- DIAPORAMA - Ce qu'était l'Algérie colonisée...... cliquer ici
- Quand les Algériens étaient objectifs.......cliquer
- L'Algérie qui fut française .....de A. Martinez (31/05/02).........cliquer ici
- Le plus grand exode du siècle en Europe (article de G.M. Benhamou dans VAR MATIN) ( 9/07/02).........cliquer ici
- Lettre ouverte à Monsieur Bouteflika......cliquer
- Pleure, ô Pays bien aimé...article de Bernard Lefèvre, paru dans les "Ecrits de Paris" en octobre 1996.....cliquer
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- Le pétrole saharien qui a fait le malheur de l'Algérien et de la France...cliquer
"S'il est, en Algérie, un domaine où l'effort de la France ne se discute pas, c'est bien celui de l'enseignement. On doit dire que l'école a été un succès certain. Les vieux maîtres, les premiers instituteurs. ont apporté toute leur foi pédagogique. sans arrière-pensée, et leur influence a été extrêmement heureuse.
Abderrahmane FARES
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"La scolarisation française en Algérie a fait faire aux Arabes un bond de mille ans."
Belkacem Ibazizen
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"En un siècle, à force de bras, les colons ont, d'un marécage infernal,mitonné un paradis lumineux. Seul, l'amour pouvait oser pareil défi... Quarante ans est un temps honnête, ce nous semble, pour reconnaitre que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous, qui sommes ses enfants."
Boualem Sensal
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"A son indépendance, nul pays extérieur au monde occidental, Japon et Afrique du Sud exceptés, ne disposait d'une infrastructure aussi développée que celle de l'Algérie."
Bachir Ben Yamed(Directeur de "Jeune Afrique")
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"L'œuvre de la France est admirable Si la France était restée vingt ans de plus, elle aurait fait de l'Algérie l'équivalent d'un pays européen."
Propos d'un homme d'Etat syrien rapportés par Ferhat Abbas
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"Si les Pieds Noirs n'étaient pas partis en masse, l'Algérie ne serait peut-être pas dans l'état désastreux dans lequel elle se trouve..."
Malika Bonssouf
('Journaliste)
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"Trente ans après l'indépendance, nous voilà ruinés, avec plus de nostalgiques que le pays comptait d'habitants et plus de rapetoux qu'il n'abritait de colons. Beaucoup d'Algériens regrettent le départ des Pieds Noirs. S'ils étaient restés, nous aurions, peut-être, évité cette tragédie."
Boualem Sensal
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"LA FRANCE A COMMIS UN CRIME : ELLE A LIVRE LE PEUPLE ALGERIEN AUX TUEURS ET AUX ASSASSINS!"
Ferhat Abbas (ex-leader du FLN)
NDLR : l'assassin responsable c'est DE GAULLE
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Quant à HOCINE AIT HAMED, l'un des chefs historiques du FLN
Il déclare dans le numéro de juin 2005 de la revue « Ensemble » de l'Association Culturelle d'Education Populaire: « Chasser les Pieds noirs a été plus qu'un crime, une faute, car notre chère Patrie a perdu son identité sociale ». Il ajoute: « n'oublions pas que les religions, les cultures juives et chrétiennes se trouvaient en Afrique bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd'hui hégémonistes. Avec les Pieds Noirs et leur dynamisme, je dis bien les Pieds Noirs et non les Français, l'Algérie serait aujourd'hui une grande puissance Africaine, Méditerranéenne. Hélas! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques, stratégiques.
Il y a eu envers les Pieds Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l'Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens».
Dimanche 5 juillet 2002, Georges-Marc Benhamou éditorialiste dominical de VAR MATIN a publié sous le titre "Retours d'Algérie" un article remarquable par sa concision sur les tenants et aboutissants d'un exode monstrueux, celui des Pieds noirs et des Harkis. Ce travail est d'autant plus à prendre en considération que Georges-Marc Benhamou est pied noir en même temps que de sensibilité de gauche.
40 ans après, la vérité commence à poindre : le gaullisme ne pavoise plus et les Algériens se posent beaucoup de questions sur les conséquences de leur "libération"Les passages en gras sont de notre fait...(NDLR)
Retours d'Algérie
Début Juillet 1962, C'est à Marseille que les Français se mirent à comprendre ce qui se passait véritablement, puis à Toulon, à Nice, dans tout le Midi. A l'aéroport de Marignane, et sur le port de la cité phocéenne, où l'on avait installé des baraquements improvisés, les Européens d'Algérie débarquaient par dizaines de milliers. Le flot des rapatriés était ininterrompu. Tout un peuple se déversait, fuyant « le FLN qu'on allait trouver à sa porte » (c'était l'expression d'alors), emportant dans sa fuite quelques valises, et pour les plus chanceux, des meubles ou une voiture. L'exode de ceux qu'on appelait « les pieds-noirs » culminait en cette première semaine de juillet 1962 où fut déclarée l'indépendance de l'Algérie.
Il y a précisément quarante ans, une page de l'Histoire de France se tournait brutalement. Le rêve républicain - eh oui ! - d'un Empire français s'évanouissait. La France ne savait pas que son horizon ne serait plus le même, qu'elle avait subitement rétréci; seule la magie du verbe gaulliste réussit alors à endormir la douleur - elle est toujours là, mais cela est un autre sujet...
Les métropolitains comme on disait alors découvraient sidérés un des plus incroyables exodes de l'Histoire européenne : le transfert d'un million de Français qui pour la plupart n'avaient jamais mis les pieds dans l'Hexagone, sauf pour se faire tuer en plus grand nombre que les autres durant les deux grandes guerres . Personne ne les attendait, et surtout pas de Gaulle ou le gouvernement Pompidou, qui, durant le Conseil des ministres de mai et de juin 1962, estimait que "quelques dizaines de milliers de rapatriés" seulement quitteraient l'Algérie - cécité politique ou cynisme absolu, sur ce point les historiens n'ont pas tranché. La quasi-totalité dé la communauté européenne quitta sa terre natale, et on connaît la suite. Une guerre d'Algérie qui n'en finit pas jusqu'aux trente-cinq morts d'Alger assassinés par le GIA avant-hier.
Les oubliés de l'Histoire
Quarante ans ont passé et pourtant les plaies ne sont pas refermées. Et surtout pas pour les Européens d'Algérie. Ni pour la France pour qui cette "guerre d'Algérie" est, comme l'épisode de Vichy, une histoire qui ne passe toujours pas. Ni pour les Algériens pauvres et apeurés pour la plupart dans un pays riche. Ni pour le peuple des Européens d'Algérie. Depuis quarante ans, on a fait et refait le procès du colonialisme - il était nécessaire - mais en écrivant une histoire hémiplégique, ou tout un peuple, sa mémoire, son uvre, ses morts, sa souffrance, restent négligés par la Nation.
Car les blessures des Européens d'Algérie sont de toutes sortes. Ils furent les "oubliés de l'histoire", depuis les Accords d'Evian jusqu'à aujourd'hui. L'ostracisme à leur égard est si tenace qu'on s'interroge : est-ce, ce que l'historienne Jeanine Verdes-Leroux n'hésitait pas à appeler "un racisme" dans un livre récent (Les Français d'AIgérie, Edition Fayard, 2000) ?
En effet dès 187O, démontre-t-elle, les Européens d'Algérie sont caricaturés en colons sanguinaires, en maîtres esclavagistes, en exploiteurs exotiques alors que la plupart des « pieds-noirs » avaient un niveau de vie inférieur à celui des métropolitains, votaient le plus souvent à gauche et ne ressemblaient en rien aux stéréotypes repris par de Gaulle et la gauche sartrienne. « A en croire une certaine presse, s'insurgeait à raison Camus, les pieds noirs seraient un million de gros colons fumant cigare, portant cravache et montés sur Cadillac." Ce n'était pas le cas bien sûr et les métropolitain qui virent alors débarquer des familles hagardes, épuisées démunies, comprirent mieux alors la phrase de Camus. Et le grand chagrin des « rapatriés ».
De Gaulle et les Pieds noirs
Parmi les plaies toujours ouvertes il y a le mépris que de Gaulle leur témoigna. C'est une histoire ancienne Elle remonterait à 1942, quand l'Algérie des élites hélas vichyste, préféra le général Giraud et les Américains à un de Gaulle visionnaire mais isolé.
De Gaulle n'aurait jamais pardonné aux pieds noirs ce affront. L'homme du Nord ne les aima jamais semble-t-il et pourtant il leur devra tout et surtout son miraculeux retour au pouvoir de 1958. Sans le 13 mai, sans les «treize complots du 13 mai» où les activistes pieds-noirs se firent manipuler par les émissaires gaullistes, sans la folle adhésion des "pieds-noirs" à son « Je vous ai compris » du 5 Juin 1962 au Forum, de Gaulle ne serait jamais sorti de sa traversée du désert.
Il claque la porte en 1946, et espère que la France le rappellera ; en 1951, tous les historiens en attestent, le RPF a été un échec et l'homme du 18 juin enrage de revenir au pouvoir. Et rien ne vient. Alors, les pieds-noirs et l'Algérie française lui serviront de masse de manuvre. La liste est longue des complots gaullistes. De l'"affaire du bazooka" à l'opération "Résurrection" de 1958...
C'est peut-être à cause de cette mauvaise conscience, celle des gaullistes et des anticolonialistes primaires, que deux énormes scandales historiques restent encore occultés. Deux autres blessures.
Les Harkis
La blessure des harkis; des dizaines de milliers de morts dont on commence enfin à parler et dont toute la tragique histoire n'a pu pu être écrite Il faudrait en effet que les historiens s'intéressent de plus près à la mystérieuse "circulaire Joxe" qui enjoignait à l'armée française de ne pas intervenir même quand les massacres de harkis, leurs anciens camarades, se déroulaient sous leurs yeux.
Le Massacre d'Oran
Et enfin la blessure la plus paroxystique, cette agonie de l'Algérie française qui décidément ressemble à la "La Peste" de Camus: le massacre d'Oran, le 5 juillet 1962, absolument occulté lui aussi, où des militants FLN, des « marsiens » combattants de la dernière heure et des foules surchauffées massacrèrent des milliers d'Européens d'Algérie - on perle de 5000, parfois de 15000 morts.
L'Histoire ne s'écrit vraiment que cinquante ans après. Il est encore trop tôt peut-être pour les historiens mais on s'en rend compte, je l'espère, pas pour le peuple d'Algérie qui attend toujours une réparation devant l'Histoire
NDLR
Et voilà pourquoi les "pieds noirs" ont et auront à jamais la haine viscérale de De Gaulle ainsi que de l'image emblématique qu'on a trop vite dressée de lui.
Ils espèrent qu'un jour la véritable Histoire lui restituera sa vraie place, celle d'un personnage qui fut néfaste dans le destin de l'Algérie et fut la cause de beaucoup de sang innocent versé.
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Nous avons découvert ce texte de A. MARTINEZ sur un site du web.
Il ne contient en vérité rien de transcendental. Mais il est une excellente synthèse d'un tas de choses qui ont été dites et redites depuis 40 ans sur l'Algérie et les Pieds Noirs. Et il est bon parfois de rafraîchir les mémoires...lorsque le mensonge persiste. Et tout ce qui est dit est vrai!
LETTRE OUVERTE AUX MEDIAS
Dans ce fatras informe que constitue à présent l'information dans notre pays, les couvertures se succèdent concernant le sujet lucratif de la guerre d'Algérie. Il ne se passe pas un jour ou un livre atteste la systématisation de l'emploi de la torture dans l'armée française. Les périodiques rivalisent de zèle pour montrer au lecteur sous couvert d'une réalité historique, l'angélisme de la révolution algérienne, l'indignité de l'armée française, et les méfaits de la colonisation.
Ce ne sont pas les articles courageux du "point ", et de " Paris Match ", arbre malingres et frêles qui cachent la foret, qui pourront à eux seuls rétablir une vérité tronquée. Il est temps à présent que nos brillants éditorialistes et journalistes de tout bord cessent leur entreprise de démolition, et laissent de coté une idéologie perverse qui ne fait qu'accabler à sens unique en occultant sciemment ou par paresse intellectuelle une part de réalité commercialement peu rentable.
Ceux qui participent à ce processus ignoble se reconnaîtront. L'immense majorité des chroniqueurs et groupes de presse sont assis sur le même plateau de la balance. On peut lire ça et là des propos incendiaires à l'encontre d'un bord coupable de toutes les injustices, comme ci l'authenticité de faits ignobles était monolithique, accrochée désespérément au manichéisme ambiant. Il n'est pas question pour moi dans ces quelques lignes, de refaire la guerre d'Algérie, de remettre en cause la réalité ou de discuter sur le bien fondé de l'indépendance. On ne refait pas l'histoire. "Les choses étant ce quelles sont", et puisque c'est d'histoire qu'il s'agit, il est souhaitable d'en aborder tous les aspects. C'est à mon avis, mais peut être suis-je dans l'erreur puisque n'étant pas un professionnel de l'information dirigée, une règle qui ne doit jamais être transgressée. Le traitement que vous faites de ces 132 années de l'histoire de la France est le plus souvent indigne, incomplet et réducteur.
J'ai lu que Napoléon III, peut être le plus critiqué de nos souverains, dont les qualificatifs manquaient, récemment, pour décrire l'étendue de son manque de bon sens, avait découvert avant tout le monde une "nation algérienne" au mépris d'une réalité historique évidente. Même un fervent révolté de la première heure avoua, après avoir visité les cimetières et interrogé les vivants et les morts ne pas l'avoir trouvé.
Napoléon le petit comme l'appelait Victor Hugo, avait sans doute oublié que le vocable "Algérie" fut une invention française.
Victor Hugo aussi y va de sa complainte. On ouvre ses écrits car il est à la mode. L'incommensurable écrivain décrit "les paysans algériens vivant pieds nus dans leur maison en terre battue et mangeant à même le sol." Il oubliait lui-même, que dans ses ouvrages, il racontait les misères des paysans français, qui mangeaient des racines et que, dans le même temps, son contemporain Zola défendait les victimes affamées de l'esclavage industriel. Alphonse Daudet pouvait aussi être cité pour la description qu'il fit de la vie "idyllique" des premiers "colons" mais sa vision ne correspond pas aux constations du Maître il sera donc écarté. Il faut veiller à rester "littérairement correct. "
Un autre grand humaniste toujours à l'écoute du peuple, l'écrivain, François Mauriac en personne, a stigmatisé l'extrême dénuement des paysans musulmans en Algérie et passait sans honte sur ses terres sans même un regard pour "ses" gens en guenilles.
Il est vrai qu'en France, en 2002 trois ou quatre millions de chômeurs (officieux) et une multitude de personnes vivant sous le seuil de pauvreté c'est une référence incontestable d'égalité, de fraternité et de justice.
Les faux procès faits aux défricheurs de l'Algérie
Il y eut en Algérie des spoliations et des terres furent réquisitionnées et c'est une injustice. Mais il y eut aussi des terrains incultes achetés et des pionniers courageux qui vinrent expirer dans les marais fétides pour transformer les cloaques puants en terres fertiles. Des dizaines de villages furent créés et le pays conquis, sortit du moyen âge. Les installations et infrastructures modernes ont accompagné le développement de métropoles somptueuses. Il y avait également de gros propriétaires musulmans. Peut-on le préciser ?
On a coutume de croire que les "français" s'étaient installés dans une terre de cocagne, et n'avaient eu qu'a adopter la technique du "pousse-toi de là que je m'y mette." La réputation du "grenier à blé de Rome" était bien justifiée, mais jusqu'à l'arrivée des Vandales.
On apprend qu'il y avait en Algérie d'une part dix millions d'hommes soumis et exploités par neuf cent mille conquérants qui avaient le pouvoir. Si mon père était encore de ce monde, je lui aurai posé la question concernant sa puissance. Il m'aurait rit au nez et m'aurait indiqué qu'il avait le pouvoir de travailler dix heures par jour, six jours sur sept et parfois sept jours sur sept pour un salaire de misère sans se plaindre et sans maudire. Il me revient en mémoire, l'histoire d'un fils d'immigré espagnol, aux environ des années vingt qui travaillait aux champs dans la région d'Oran dés l'âge de sept ans. Sa taille d'enfant ne lui permettait pas de monter sur un âne sans l'aide d'un adulte. Plus tard, il eut la chance de "posséder" sur un terrain communal, un cabanon au bord de la mer pour que ses enfants puissent profiter de la plage. Il eut le pouvoir de bâtir de ses mains et tout seul, un abri avec des blocs de pierre arrachés aux flots joyeux. Chaque jour il coltinait à dos d'homme à travers les dunes et les chemins pierreux, la ration d'eau douce de toute sa famille. Cet homme parmi tant d'autres, fut aussi traité lors de son arrivée, d'ignoble profiteur, de privilégié, de "sueur de burnous."
On cite les Borgeaud, les Blachette et Schiaffino comme s'il n'y avait pas ici, des Pinault, des Séllière et Lagardère. On décrit les grandes exploitations en sachant bien qu'il n'y avait en France que "des pauvres paysans."
On occulte le petit peuple de laborieux qui vivait avec un revenu de 2o% inférieur à celui de la métropole. Cette modeste "société de boulomanes" adeptes de plaisir simples et peu coûteux dont les Camus et Robles sont la parfaite illustration.
Pas d'interpénétration entre les communautés peut-on lire encore. Cela aussi est faux. Les Européens d'origines diverses mélangeaient leurs différences. Ce qui n'était déjà pas une mince affaire quand on connaît les dissemblances entre un Napolitain et un Alsacien ou un Valencien et un Breton. Les mariages juifs et chrétiens devenaient de plus en plus nombreux. Les hommes musulmans pouvaient se marier avec une chrétienne ou une juive parce qu'ils étaient en mesure de faire adopter l'Islam à leurs compagnes. Par contre il était défendu d'apercevoir seulement le visage des femmes de leur clan, qui étaient de toutes façons promises très tôt en mariage. Il y a sans doute aussi, sur ce sujet, matière à réflexion. De même les écoles coraniques étaient les seules valables pour un croyant, parce qu'elles enseignaient la sacro sainte loi du prophète. On peut le vérifier constamment dans l'Algérie nouvelle ou des étudiants sont exécutés sur le seuil de l'école "laïque" car leur faute est impardonnable, ils ont soif de savoir.
L'Algérie, un pays qui n'avait jamais existé
Vous parlez d'antériorité. Les Arabes musulmans sont prioritaires en Algérie, puisque établis avant les Français. Personne ne signale que leur implantation fut une invasion stérile, une colonisation brutale qui chassa ou mit sous tutelle les peuples autochtones. A partir de combien de siècles une invasion peut être considérée comme admissible ou naturelle ?
Vous tendez à faire croire que la colonisation française avait instauré un apartheid semblable à celui de l'Afrique du Sud ou des Etats Unis. Sept millions d'amérindiens à l'arrivée des européens, environ quatre cent mille de nos jours.
Un million d'autochtone en Algérie à l'arrivée des français, dix millions à leur départ. Où est la finesse de la comparaison ? Pas d'endroits réservés ou interdits et même des élus musulmans. Et si l'organisation d'un premier et second collège était une inégalité à réformer en priorité, les représentants musulmans légalement élus, furent une cible privilégiée pour le FLN. Preuve que la "rébellion" ne désirait pas l'égalité, mais simplement un pouvoir sans partage.
On cite l'esclavage on fait des réunions et des informations. Pas une fois seulement on n'évoque le repère de pirates officiel qui régnait depuis des siècles en Afrique du Nord et en Algérie notamment. Abd el Kader lui-même possédait plus de mille cinq cents captifs. Les chrétiens alors remplissaient les bagnes barbaresques, on peut même dire qu'ils y étaient à ce moment là fort prisés.
On occulte également l'esclavage africain de l'Afrique de l'est où les esclavagistes noirs cette fois pourvoyaient en chair blanche et fraîche les harems des sultans et les géhennes des royaumes de l'Orient. Et après mars1962 en Algérie ? de tout cela silence ! !
L'esclavage n'est atroce que si les blancs, européens ou occidentaux le pratiquent.
Le FLN poseur de bombes
Vous avez mis quarante ans, quarante longues années, pour reconnaître du bout des lèvres ce que tout le monde savait, le massacre des harkis et leur abandon sans pitié aux mains des égorgeurs. Tout n'est donc pas perdu. Mais pas un d'entre vous ne fut scandalisé par l'affront qui leur fut fait par un chef d'état étranger, ancien terroriste, venu nous donner des leçons de bonne conduite. Certains enfoncent même le clou en affublant avec lui, du terme de "collabos " les ralliés à notre drapeau. Comme quoi, il est plus respectable, de siffler notre hymne national, de bombarder nos ministres de projectiles divers, de cracher sur notre Président de la république, et d'insulter la France, que de la choisir et de l'aimer jusqu'à mourir pour elle. Le précédent honteux du "Glaoui" contraint de baiser la babouche du Roi du Maroc, après avoir eu l'idée folle que la France, qui l'avait impliqué, pouvait aller jusqu'au bout de ses promesses, se reproduisit en donnant lieu à l'expression de l'horreur et de la lâcheté ignominieuse.
L'exemple nous est présenté par les héroïques "porteurs de valises " qui sont considérés comme ayant défendu l'honneur de la pensée humaniste en transportant de l'argent et des armes et qui amorcèrent des bombes qui oeuvrèrent au massacre des innocents. Préparez les médailles et complétez la liste des récipiendaires non encore enrubannés. A l'ordre des "tireurs dans le dos" c'est la croix avec palmes.
On entend dire que la première bombe d'Alger, rue de Thèbes, qui fut européenne "obligea" en quelque sorte, le FLN a agir de même. Le peuple d'Alger n'eut que ce qu'il méritait puisque les "activistes ", qui le représentaient ont justifié l'usage d'un moyen identique. Mais les bombes FLN étaient déjà prêtes et l'on oublie un peu vite, les grenades dans les bus, les mitraillages des terrains de boules, les fermes incendiées, les familles exécutées, les femmes violées, les enfants tronçonnés.
Le faux procès fait à l'OAS
Et puis il y a l'OAS. Tiens parlons en un peu. Tout ce qui est arrivé est survenu par sa faute. La fusillade de la rue d'Isly c'est lui, la non-application des accords d'Evian c'est encore lui, le 5 juillet à Oran c'est toujours lui. Les "ultra" ont donc provoqué la radicalisation des tueurs musulmans, et ont crée le fossé entre les communautés. Les soixante dix sept mois de terrorisme aveugle du FLN avant son apparition, ne représentent plus rien. Le soulèvement spontané des "masses musulmanes opprimées" fit dix fois plus de victimes musulmanes égorgées par leurs coreligionnaires idéalistes que d'Européens.
Vous avez mis en première page, souvent, la photo de la malheureuse petite Delphine Renard, défigurée par un attentat OAS. Parfois encore son visage ensanglanté réapparaît dans vos publications. Pourtant, pas une fois vous n'avez eu le courage de montrer nos dizaines d'enfants amputés et meurtris.
Si on peut avoir une aversion pour les tueurs de femmes de ménage, il n'est pas nécessaire non plus d'avoir de la sympathie pour les égorgeurs de gardes champêtres, ou d'anciens combattants à la retraite. Les "éléments incontrôlés" ne figurent que d'un coté pour dédouaner l'horreur du camp qui vous agrée. Il y eut des "ratonnades" mais on a passé sous silence les "chasses aux Européens" qui avait une autre appellation puisque c'était la "chasse aux chiens et aux fils de chiens."
Les troubles anti juifs du début du siècle, quand "la colonie" singeait jusqu'à l'outrance la mère patrie, sont montrés du doigt pour bien faire comprendre à l'opinion publique assoupie, que l'avènement de L'OAS n'était qu'une suite logique et monstrueuse qui émanait de ce peuple raciste et fascisant. Mais lorsque les hordes musulmanes se déversaient dans les quartiers juifs pour massacrer les quidams esseulés, il n'était pas question d'antisémitisme mais de lutte pour la libération. Il est des nuances et des astuces de raisonnement qui défient l'imagination.
Il y avait des commandos Juifs et musulmans dans l'OAS. Que ne le dites-vous ?
Avant les accords d'Evian déjà, les tueurs du FLN redoublaient d'audace. Ils n'étaient plus l'objet d'une grande attention des gendarmes mobiles ou de l'armée dont la mission était peu à peu d'organiser la grande braderie. Il aurait donc fallu rester "comme des brebis au milieu des loups. " Ils ne l'ont pas voulu donc ils ont eu tort. Les officiers qui dirigeaient l'OAS étaient pour la plupart, républicains. Ils s'étaient illustrés en contribuant à repousser l'ennemi Allemand bien au-delà des rives du Rhin pour ainsi libérer la patrie du régime nazi. Certains étaient de grands résistants et déportés. Une pluie d'étoiles viendra les récompenser, on utilisera leur prestige encore un peu, puis ils seront condamnés pour avoir participé à des actions "dont les mobiles n'étaient pas tous de bas étage ".
Le matraquage des pieds noirs par la soldatesque française
On dit sans préambule que l'OAS tuait les soldats du contingent et la encore on occulte le fait de l'extrême perversité des gardes mobiles qui, s'étant aperçu que justement les attaques contre les appelés étaient inexistantes, mirent systématiquement dans leurs patrouilles ou dans leurs Half track un ou plusieurs soldats métropolitains. Il faut également rappeler que les gendarmes mobiles tiraient sans distinction sur tout ce qui bougeait et à cette époque faisaient des "cartons" uniquement sur les européens mitraillant les façades les terrasses et les rues.
Souvent les perquisitions tournaient au vandalisme, ils défonçaient les portes à coups de pieds, n'étaient pas avares de coups de crosses, déchiraient les papiers et souvenirs divers, piétinaient même le lait des enfants. Il eut aussi des viols mais silence encore, car ici ce n'est qu'un avatar d'une période troublée.
Quant au mitraillage des quartiers européens, par l'aviation française, là encore, silence radio.
Les barbouzes et les porteurs de valises
On parle des tortures et on est assourdi par les cris provenant de "la villa Susini", alors qu'on étouffe ceux des villas d'el Biar ou de la caserne des Tagarins pratiquées avec un raffinement peu commun par des repris de justice alliés à des fonctionnaires zélés qui travaillaient en étroite collaboration avec les justiciers de l'ALN. Mais il est vrai que "les polices parallèles n'ont jamais existé." !!
On trouve de plus en plus des tortionnaires français qui se "mettent à table", pour décrire ce qu'ils ont vu, ou ce qu'ils ont pratiqué. Pas un, pas un seul de ceux qui s'expriment aujourd'hui, ne s'est révolté, ne s'est interposé, n'a dénoncé, n'a écrit, ne s'est plaint à ses supérieurs.
Quant au camp d'en face pas un seul chevillard ne s'exprime. On peut donc en conclure que les bourreaux étaient d'un seul coté. Pourtant les photos de la barbarie des fellaghas existent, vous ne les montrez jamais. Elles ne sont sans doute "décemment pas publiables. "
Madame HALIMI proclame la légitimité à la révolte et est une adepte de la fin qui justifie les moyens. Avec conviction et la main sur le cœur elle proclame que jamais, jamais, jamais, la torture ne doit être employée. C'est la négation même de l'humanité. Mais elle reste muette sur celle pratiquée par ses comparses. Elle estime cependant que les attentats "aveugles" qui déchiquettent des hommes des femmes et des enfants peuvent être justifiables lorsqu'il n'y a pas "d'autre moyen". Comme s'il était humain de sacrifier des gens pour que triomphe une cause. Il y a les bons motifs, ceux auxquels on souscrit. Les autres ne sont que des prétextes fascistes et n'ont par leur nature, pas le droit d'exister. Logique implacable des avocats marrons qui vont jusqu'en enfer pour sauver des démons.
Les tristes accords d'Evian n'avaient en vue que la liquidation pure et simple des pieds noirs
Des "gaullistes de gauche" historiens de surcroît, viennent nous expliquer que toutes les dispositions avaient été prises pour le sauvetage des harkis. Avec une assurance dont la fausseté des propos voisine avec celle de leur maître à penser, alors que des documents officiels des principaux ministres de l'époque attestent de "l'extrême réserve conseillée" des interdictions et des menaces à peine voilées pour les initiative favorables au sauvetage des supplétifs. Aucun mot sur leur désarmement et leur ré-embarquement forcé. Ces mêmes tristes sires nous signalent après les avoir vantés, que les accords d'Evian n'avaient pu être appliqués parce que la révolution lors de l'indépendance, n'avait pas de représentants suffisamment représentatifs. Avec qui avait-on traité pour signer ces accords ? Dans ce cas, les autorités Françaises étaient conscientes de la fragilité des dispositions qu'elle avait signées. Il leur revenait d'assurer l'intérim jusqu'à ce que la stabilité soit établie. Dés lors c'est un aveu de l'empressement criminel pour se débarrasser "du caillou dans la godasse", de la " boite à chagrin ". Un alibi en or ces "accords de paix. " La superbe dans les propos et l'assurance goguenarde du professeur qui s'adresse à des élèves ignorants font le reste.
On s'abrite sous la statue indéboulonnable du commandeur. On écrit des livres à sa gloire. On le dit visionnaire. Ce qui ajoute encore à son hypocrisie et à son machiavélisme. Celui qui savait et proclama le contraire est plus qu'un demi-Dieu. Mais s'IL savait c'était un manipulateur abject et criminel, et s'IL ne savait pas c'est encore bien pire. Prosternez-vous devant le deux étoiles providentiel. Celui qui aurait pu terminer "la sale guerre" au moins deux ans plus tôt et ainsi éviter des milliers de sacrifiés sur l'autel de l'orgueil. Le temps écornera l'icône. Il viendra tôt ou tard des marques d'infamie seront gravées sur son front par le " grand vent de l"histoire. "
On demande aux Pieds-Noirs "de voir enfin la vérité en face. " On leur reproche d'avoir eu trop de sympathie pour l'OAS, d'avoir contribué à l'asservissement des masses musulmanes ; de s'être opposé à l'indépendance, d'avoir refusé la réconciliation avec les Algériens. De ne pas avoir eu le courage des Israéliens. On leur reproche tout et n'importe quoi.
On se moque de leur naïveté, de leur manque d'unité. On passe sous silence, leurs meurtrissures et leur désir d'oublier en s'étant intégré trop vite. Tous ces griefs parfois, sont justifiés mais on ne laisse aucune place à leur refus de croire à leur départ forcé et à leur amour pour leur terre natale. Ils étaient cramponnés à la France de toute leur âme. Essayons d'imaginer que des Français d'origine Italienne, Polonaise, Espagnole ou Maghrébine, puissent concevoir un seul instant, un jour, sous prétexte de leur importation récente sur les terres de l'hexagone, d'être renvoyés sans ménagement, sans même une prise en compte de leurs arguments. Il est fort probable qu'ils résisteraient par tous les moyens, trouvant cela inconcevable, injuste et contraire aux lois internationales.
Les pieds noirs reçus en métropole comme des chiens
Il y a fort a parier que l'intelligentsia brillante, que le monde nous envie, s'opposerait corps et âme à leur rapatriement. Le droit du sol est donc instauré et c'est une bonne chose. Mais il n'est pas valable pour tout le monde. Les Pieds-Noirs n'y ont pas droit, n'étant pas considérés comme "interlocuteurs valables. " Ils furent empêchés de voter pour une décision qui concernait leur avenir. Les démocrates qui demandent aujourd'hui le vote des étrangers en France, furent étonnamment muets sur le droit électoral bafoué alors. La constitution française que les "rapatriés" avaient contribué largement à faire adopter, fut violée à plusieurs reprise et à leur détriment sans qu'aucune bonne conscience habituellement prompte a bondir pour dénoncer les dénis de justice, n'esquisse le moindre geste, ni le moindre murmure.
Ils ont habité les tours des " Minguettes ", les HLM de la " Paillade " ou d'ailleurs sans que cela ne fasse larmoyer personne.
Ils furent accueillis comme des chiens et victimes d'un amalgame éhonté qui perdure toujours. Ils ne bénéficièrent pas non plus de la présomption d'innocence. Quant au racisme subit, il fut considéré comme normal et justifié. Aujourd'hui encore, les débats ne font que rarement appel à eux. La parole leur est confisquée. Sauf lorsqu'il s'agit de montrer des réussites, des fils de colons fortunés, ou pour produire les souvenirs d'un folklore pittoresque. Alors quelques journalistes ethnologues à leurs heures perdues, comme ils le feraient avec une lointaine peuplade de Papouasie, les invite sur un plateau et se délectent d'un accent que tous n'ont pas encore perdu, de leur exubérance enfantine et de leur joie de vivre. Même leurs disparus n'ont pas droit de cité. On se mobilise, et ce, à juste titre, pour des journalistes enlevés par une junte barbare ou pour un fumeur de haschich engeolé, mais leurs êtres aimés n'ont aucune valeur. Ils pouvaient donc pourrir oubliés dans des bordels immondes ou devenir pantins dans des camps de la mort, qu'importe car ces gaillards n'ont que ce qu'ils méritent. Les Pieds-Noirs ont déjà vu bien trop de choses en face, lorsque vous-même alors, sommeilliez du sommeil du juste. Ils ont aussi leurs « Louisette » et leurs « Mohammed Garne » et qui donc s'en soucie? Ils boiront le calice jusqu'à la lie pour un hallali programmée. Les rois du couscous merguez maintenant en ont assez ! !
Une question s'impose à moi. Qui suis-je ? Ou plutôt que suis-je ?
Espagnol "de souche" mais sans la nationalité puisque mes aïeux l'abandonnèrent pour changer de misère ou simplement d'espoir.
Français ? Pas davantage puisque étant né sur une terre étrangère qui ne fut que "virtuellement française" puisque seulement quelques Français s'obstinèrent à croire quelle le fut éternellement un jour.
Algérien ? Impossible puisque représentant cinq générations qui ont vu le jour en Algérie je ne pourrai jamais l'être. Mes ancêtres sont chrétiens. Ils sont donc indignes de voir leur descendance vivre sur le sol sur lequel ils ont vu le jour puis s'y sont couchés à jamais. La terre est confisquée pour raison religieuse. Je pensais qu'elle devait appartenir à ceux qui l'adoraient sans distinction de sexe, race ou religion. Une forme de racisme est donc instaurée légalement. Mais ce ne peut être perçu ainsi car il n'y a de racisme que celui qui est perpétré par des blonds aux yeux bleus.
Le parti pris des médias inféodés aux utopies de la gauche
Et si viscéralement vous ne pouvez faire autrement que de décrire la colonisation en écrivant ses défauts en lettres capitales et en caractères gras, Si pour vous, la présence française ne causa que misères et humiliations, faites donc seulement le bilan de la décolonisation. Soulignez en rouge les souffrances actuelles du peuple opprimé que naguère vous défendiez. Brandissez l'étendard de la conscience universelle des droits de l'homme et portez les valises des innocents aujourd'hui encore décimés.
Les adeptes des sociétés multiculturelles, les fanatiques du brassage des communautés sont devenus bien tièdes. Il y avait jusqu'en 1962 en Algérie, une société multiconfessionnelle où les communautés se côtoyaient tant bien que mal. Qu'en est-il de nos jours ? Et citez donc un pays musulman ou les autres religions quand elles ont pu résister, ne sont pas considérées comme minorité négligeable, soumises et humiliées.
Un éminent historien "de gauche ", avoue quarante ans après, qu'il était jusqu'à présent, impossible de parler du massacres des harkis. Ses comparses imposaient une loi du silence à ce sujet. Les méthodes Staliniennes ne se limitaient donc pas à la banlieue de Moscou. Eux non plus ne pouvaient pas dire : "nous ne savions pas." Ils savaient, ils ont trichés, et cependant ces menteurs sans vergogne font encore autorité sur le sujet.
Surtout ne touchez pas à leur fond de commerce, car ce qui les fait vivre c'est ce qui nous a fait mourir. On est en droit d'attendre, dans le pays des lumières, autre chose que des prises de position partiales. Dans le monde occidental pourtant riche en introspections culpabilisées, la France est la seule nation ou l'auto flagellation, la mise à l'index unilatérale de son histoire, et le dénigrement de ses qualités plafonne à un niveau touchant l'exceptionnel. La crise identitaire "des gosses de banlieue" résulte directement de celle de la France, incapable d'offrir autre chose qu'un aspect négatif et perverti d'elle-même. La déstructuration imposée de la société française, pratique d'une stratégie d'auto destruction qui à pour but a terme, la disparition totale de l'idée française.
L'exception culturelle est prônée par les mêmes individus qui contribuent par leurs actes ou propos au démantèlement d'une nation millénaire.
Certains pays l'ont compris, qui se tournent à tort ou à raison vers un état religieux ou ethnique pour cimenter et fortifier leur unité nationale.
C'est la guerre qui détruit. Il n'y a pas de "guerre propre. " Le mythe d'un conflit bien propret aux "frappes chirurgicales" n'a pas duré longtemps. On voudrait défendre des valeurs sans se salir les mains, sans être éclaboussé par le sang, sans voir et en déléguant ses lâchetés. On s'est vite aperçu qu'il était illusoire d'épargner sa conscience en minimisant l'horreur des résultats obtenus. Une bombe est une bombe. Elle hache et déchiquette sans distinctions de nationalité ou de religion.
" Derniers tabous ", "derniers secrets " on écrit cela sans honte. Comme si on avait fait le tour et qu'il ne restait plus que la bête immonde qui sommeille dans le maudit français moyen aviné et vicelard, et le Pieds-Noirs raciste, handicapé profond, sourd, muet et aveugle. Il y a des oublis gros comme le nez au milieu de la figure. Des "angles" de prise de vue qui lorgnent toujours le même axe. Des éclairages qui mettent en valeur une vérité travestie comme une putain triste, qui désespère des hommes et moque leur grandeur.
Messieurs les journalistes levez-vous un instant, la balance bascule.
Recevez messieurs toutes mes sincères félicitations pour votre constance dans la partialité, et le mépris ciblé que vous entretenez comme une seconde nature. Votre aptitude à appliquer et propager les doctrines suicidaires et à décerveler les masses, pratique d'une idéologie qui a fait ses preuves. Vous oeuvrez utilement, non pour la vérité, qui n'est ici qu'un prétexte, mais pour une désagrégation dont peut être vous n'avez pas entrevu l'extrême gravité. Si par contre vous agissez avec toute votre lucidité sous couvert d'arguments emprunts d'une humanité théâtrale exacerbée, nous serions alors dans le cadre d'une manuvre stratégique qui fera pourrir notre nation de l'intérieur. Les dogmes survivent aux hommes et les feront périr.
A.MARTINEZ
Président de la République Algérienne
Monsieur le Président,
En brandissant l'injure du génocide de l'identité algérienne par la France, vous saviez bien que cette identité n'a jamais existé avant 1830. Mr Ferhat Abbas et les premiers nationalistes avouaient l'avoir cherchée en vain. Vous demandez maintenant repentance pour barbarie : vous inversez les rôles !
C'était le Maghreb ou l'Ifriqiya, de la Libye au Maroc. Les populations, d'origine phénicienne (punique), berbère (numide) et romaine, étaient, avant le VIIIème siècle, en grande partie chrétiennes (500 évêchés dont celui d'Hippone / Annaba, avec Saint Augustin). Ces régions agricoles étaient prospères.
Faut-il oublier que les Arabes, nomades venant du Moyen Orient, récemment islamisés, ont envahi le Maghreb et converti de force, « béçif » (par l'épée), toutes ces populations. « Combattez vos ennemis dans la guerre entreprise pour la religion .Tuez vos ennemis partout où vous les trouverez » (Coran, sourate II, 186-7). Ce motif religieux était élargi par celui de faire du butin, argent, pierreries, trésor, bétail, et aussi bétail humain, ramenant par troupeaux des centaines de milliers d'esclaves berbères; ceci légitimé par le Coran comme récompense aux combattants de la guerre sainte (XLVIII, 19, 20) .Et après quelques siècles de domination arabe islamique, il ne restait plus rien de l'ère punico romano berbère si riche, que des ruines (Abder-Rahman ibn Khaldoun el Hadrami , Histoire des Berbères,T I, p.36-37,40,45-46. 1382) .
Faut-il oublier aussi que les Turcs Ottomans ont envahi le Maghreb pendant trois siècles, maintenant les tribus arabes et berbères en semi esclavage, malgré la même religion, les laissant se battre entre elles et prélevant la dîme, sans rien construire en contre partie.
Faut-il oublier que ces Turcs ont développé la piraterie maritime, en utilisant leurs esclaves. Ces pirates barbaresques arraisonnaient tous les navires de commerce en Méditerranée, permettant, outre le butin, un trafic d'esclaves chrétiens, hommes, femmes et enfants. Dans l'Alger des corsaires du XVI ème siècle, il y avait plus de 30.000 esclaves enchaînés. D'où les tentatives de destruction de ces bases depuis Charles Quint, puis les bombardements anglais, hollandais et même américain?..Les beys d'Alger et des autres villes se maintenaient par la ruse et la force, ainsi celui de Constantine, destitué à notre venue, ayant avoué avoir fait trancher 12.000 têtes pendant son règne.
Faut-il oublier que l'esclavage existait en Afrique depuis des lustres et existe toujours. Les familles aisées musulmanes avaient toutes leurs esclaves africains. Les premiers esclavagistes, Monsieur le Président, étaient les négriers noirs eux-mêmes qui vendaient leurs frères aux Musulmans du Moyen Orient, aux Indes et en Afrique (du Nord surtout), des siècles avant l'apparition de la triangulaire avec les Amériques et les Antilles, ce qui n'excuse en rien cette dernière, même si les esclaves domestiques étaient souvent bien traités.
Faut-il oublier qu'en 1830, les Français sont venus à Alger détruire les repaires barbaresques ottomans qui pillaient la Méditerranée, libérer les esclaves et, finalement, affranchir du joug turc les tribus arabes et berbères opprimées.
Faut-il oublier qu'en 1830, il y avait à peu près 5.000 Turcs, 100.000 Koulouglis, 350.000 Arabes et 400.000 Berbères dans cette région du Maghreb où n'avait jamais existé de pays organisé depuis les Romains. Chaque tribu faisait sa loi et combattait les autres, ce que l'Empire Ottoman favorisait, divisant pour régner.
Faut-il oublier qu'en 1830 les populations étaient sous développées, soumises aux épidémies et au paludisme. Les talebs les plus évolués qui servaient de toubibs (les hakems), suivaient les recettes du grand savant « Bou Krat » (ou plutôt Hippocrate), vieilles de plus de 2.000 ans .La médecine avait quand même sérieusement évolué depuis !
Faut-il oublier qu'à l'inverse du génocide, ou plutôt du massacre arménien par les Turcs, du massacre amérindien par les Américains, du massacre aborigène par les Anglais et du massacre romano-berbère par les Arabes entre l'an 700 et 1500, la France a soigné, grâce à ses médecins (militaires au début puis civils) toutes les populations du Maghreb les amenant de moins d'un million en 1830 en Algérie, à dix millions en 1962.
Faut-il oublier que la France a respecté la langue arabe, l'imposant même au détriment du berbère, du tamashek et des autres dialectes, et a respecté la religion (ce que n'avaient pas fait les Arabes, forçant les berbères chrétiens à s'islamiser pour ne pas être tués, d'où le nom de « kabyle » - j'accepte).
Faut-il oublier qu'en 1962 la France a laissé en Algérie, malgré des fautes graves et des injustices, une population à la démographie galopante, souvent encore trop pauvre, - il manquait du temps pour passer du moyen âge au XX ème siècle - mais en bonne santé, une agriculture redevenue riche grâce aux travaux des Jardins d'Essais, des usines, des barrages, des mines, du pétrole, du gaz, des ports, des aéroports, un réseau routier et ferré, des écoles,un Institut Pasteur, des hôpitaux et une université, la poste? Il n'existait rien avant 1830. Cette mise en place d'une infrastructure durable, et le désarmement des tribus, a été capitale pour l'Etat naissant de l'Algérie.
Faut-il oublier que les colons français ont asséché, entre autres, les marécages palustres de la Mitidja, y laissant de nombreux morts, pour en faire la plaine la plus fertile d'Algérie, un grenier à fruits et légumes, transformée, depuis leur départ, en zone de friche industrielle.
Faut-il oublier que la France a permis aux institutions de passer, progressivement, de l'état tribal à un Etat nation, et aux hommes de la sujétion à la citoyenneté en construction, de façon, il est vrai, insuffisamment rapide. Le colonialisme, ou plutôt la colonisation a projeté le Maghreb, à travers l'Algérie, dans l'ère de la mondialisation.
Faut-il oublier qu'en 1962, un million d'européens ont dû quitter l'Algérie, abandonnant leurs biens pour ne pas être assassinés ou, au mieux, de devenir des habitants de seconde zone, des dhimmis, méprisés et brimés, comme dans beaucoup de pays islamisés. Il en est de même de quelques cent mille israélites dont nombre d'ancêtres s'étaient pourtant installés, là, 1000 ans avant que le premier arabe musulman ne s'y établisse. Etait-ce une guerre d'indépendance ou encore de religion ?
Faut-il oublier qu'à notre départ en 1962, outre au moins 75.000 Harkis, sauvagement assassinés, véritable crime contre l'humanité, et des milliers d'européens tués ou disparus, après ou avant, il est vrai, les excès de l'O.A .S., il y a eu plus de 200.000 tués dans le peuple algérien qui refusait un parti unique, beaucoup plus que pendant la guerre d'Algérie. C'est cette guerre d'indépendance, avec ses cruautés et ses horreurs de part et d'autre, qui a fondé l'identité algérienne. Les hommes sont ainsi faits !
Monsieur le Président, vous savez que la France forme de bons médecins, comme de bons enseignants. Vous avez choisi, avec votre premier ministre, de vous faire soigner par mes confrères du Val de Grâce. L'un d'eux, Lucien Baudens, créa la première Ecole de médecine d'Alger en 1832, insistant pour y recevoir des élèves autochtones. Ces rappels historiques vous inciteront, peut-être, Monsieur le Président, à reconnaître que la France vous a laissé un pays riche, qu'elle a su et pu forger, grâce au travail de toutes les populations, des plus pauvres aux plus aisées - ces dernières ayant souvent connu des débuts très précaires -.
La France a aussi créé son nom qui a remplacé celui de Barbarie. Personne ne vous demandera de faire acte de repentance pour l'avoir laissé péricliter, mais comment expliquer que tant de vos sujets, tous les jours, quittent l'Algérie pour la France ?
En fait, le passé, diabolisé, désinformé, n'est-il pas utilisé pour permettre la mainmise d'un groupe sur le territoire algérien ? Je présente mes respects au Président de la République, car j'honore cette fonction.
Un citoyen français,
André Savelli,
Professeur agrégé du Val de Grâce.
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Texte paru dans les Ecrits de Paris - n° 581 d'Octobre 1996
sous le titre " Algérie, quel gâchis !
ou le temps de la vérité
par le Dr. Bernard LEFEVRE
Ancien membre co fondateur du COMITÉ de SALUT PUBLIC Algérie-Sahara du 13 mai 1958
Cette plainte, tirée du titre d'un livre merveilleux d'Alan Paton, concerne l'Afrique du Sud. Mais elle évoque si bien cette tristesse et cette nostalgie que ressentent nombre de Pieds-Noirs des vieilles générations, qu'elle peut s'appliquer à l'Algérie. Nostalgie du passé, nostalgie des souvenirs d'enfance et d'adolescence, nostalgie des jours heureux; tristesse pour les drames vécus hier en Algérie avec nous, comme aujourd'hui encore sans nous. Mais aussi colère pour les occasions manquées....Hier, c'étaient les Pieds-noirs massacrés et exilés de force, les harkis livrés aux égorgeurs, aujourd'hui, c'est au tour des Algériens et des Algériennes de connaître le terrorisme et l'angoisse quotidienne. Quel gâchis!
Je sais que certains de mes compatriotes ricaneront en disant qu'ayant tout perdu du fait du F.L.N., nous ne sommes plus concernés et que ce n'est que justice après tout si le peuple algérien subit aujourd'hui à son tour le martyre. Je sais que nombre de jeunes Pieds-Noirs qui ont peu vécu en Algérie ou qui sont nés en France ne se sentent plus concernés. Mais quand même...cinquante années de sang et de larmes en Algérie depuis la révolte de Sétif, cela ne mérite-t-il pas, malgré la rancune, que l'on s'y arrête un instant, ne serait-ce que du point de vue historique, afin, au moins, de comprendre? N'est-il pas temps aussi de rechercher les vraies causes (non pas celles d'une histoire falsifiée et mensongère ) et de désigner les vrais coupables ?
Il est admis que toute colonisation, une fois réalisée la conquête, passe par deux phases: celle de la mise en valeur du territoire, de la création d'infrastructures et de la formation des élites locales sous la tutelle de la puissance colonisatrice avec, comme conséquence, la naissance d'une culture hybride sui generis, puis dans un deuxième temps, celle de l'émancipation inéluctable des populations colonisées.
Cette émancipation peut alors prendre deux aspects: soit la naissance d'un nouveau Pays, d'un nouvel État indépendant avec le départ pur et simple de la puissance colonisatrice qui laisse des reliquats plus ou moins importants de coopération culturelle et économique, soit le maintien de liens politiques entre ancienne colonie et ancienne métropole, par exemple sous forme d'une large autonomie interne dans un cadre de type fédéral voire confédéral.
La France a fort bien réussi la première phase de la colonisation et elle n'a pas à en rougir : création de solides et modernes infrastructures (routes, ports, aérodromes, barrages, électrification, irrigation, assainissement des zones marécageuse etc..), agriculture moderne et productive, industrialisation, découverte et mise en valeur de ressources énergétiques (pétrole et gaz), santé publique performante, services publics, administration complexe sortie du néant, formation d'une élite autochtone etc... Ainsi, d'une terre qui n'avait été au fil des siècles qu'une mosaïque de territoires tribaux avec un "no man's land" parcouru et occupé provisoirement par les uns et les autres, elle a fait un véritable pays dans le respect des traditions et de la religion des peuplades autochtones.
Mais il faut le reconnaître, la France a complètement raté la deuxième phase, celle de l'émancipation. (ndlr : parcequ'on ne lui a pas laissé le temps d'achever son œuvre) Et cela a été d'autant plus grave que s'était installée peu à peu en Algérie, depuis 1830, une importante population d'origine européenne venue de France et du bassin méditerranéen, moteur essentiel du décollement économique et de la mise au niveau d'un pays développé.
Il était certes facile pour la colonisation anglaise qui n'avait exporté que des militaires, des fonctionnaires et des commerçants de rapatrier sans drame tout son monde le moment venu. Mais quand la France s'est retirée brusquement de l'Algérie sans aucune raison d'urgence, cela s'est nécessairement accompagné de l'exode tragique d'un million de personnes de souche européenne complètement enracinées dans le pays depuis plusieurs générations et brutalement soumises au choix de la "valise ou du cercueil", sans parler de milliers de harkis expatriés d'urgence pour éviter le couteau des égorgeurs auquel hélas bon nombre d'entre eux n'ont pu échapper.
Alors la question se pose aujourd'hui de savoir comment cela a été possible et l'on doit se demander s'il n'y avait pas d'autres solutions. Car il est intolérable de continuer plus longtemps à en rester à la thèse "politiquement correcte", culpabilisant les colons oppresseurs, les Pieds-noirs terroristes, les militaires tortionnaires ou bien évoquant l'indépendance inéluctable ou le vent de l'histoire.
La grande erreur, la grave inconséquence de la France, qui avait pourtant fait de l'Algérie un territoire français à part entière, départementalisé comme la métropole, c'est de ne pas avoir accordé à l'ensemble des Algériens de souche le plein accès à la citoyenneté sous le fallacieux prétexte de statut coranique et de les avoir maintenus dans un état de dépendance politique et économique , alors même qu'elle avait accordé le bénéfice de cette citoyenneté, pleine et entière, aux Juifs algériens aussi autochtones qu'eux-mêmes (décret Crémieux de 1870). En pays musulman, très sensibilisé au judaïsme, cette situation était difficilement pardonnable; elle a été ressentie comme une atteinte à leur dignité. Et c'est à partir de là, au cours des décennies suivantes, qu'est né peu à peu le mécontentement, puis plus tard la révolte, attisée par les autres pays musulmans et les mondialistes anglo-saxons avides du pétrole saharien et trop heureux de nous tailler des croupières. Les Algériens qui n'avaient pas de passé, pas d'histoire, comme l'avait reconnu Ferhat Abbas, ont voulu s'en créer une dans les maquis, puisque la France, malgré le sang algérien versé durant les deux guerres mondiales, refusait toujours de les faire participer pleinement à son propre destin. Certes, la France avait accordé la citoyenneté aux élites arabes locales émancipées, nanties ou cultivées, mais en trop petit nombre, et elle avait laissé dans une situation intermédiaire de sous-citoyenneté politique et sociale la grande masse de la population qui votait à part dans le cadre d'un 2° collège électoral.
L'on se condamne à ne rien comprendre aux événements si l'on ne sait que cette situation n'a pas été le fait des Pieds-noirs qui se sont toujours bien entendus avec leurs concitoyens musulmans dans une cohabitation sans problème. Rappelons que, contrairement à la propagande, la société des Européens d'Algérie n'était dans sa composition pas différente de la société métropolitaine; il n'y avait pas plus de représentants des "deux cents familles" et de "négriers" chez eux qu'il n'y en avait en France. Les véritables responsables, ce sont bien au premier chef les politiciens des 3°, 4° et 5° Républiques qui ont évité de réaliser les réformes politiques, économiques et sociales indispensables, afin de ne pas voir arriver au Palais Bourbon un nombre considérable de députés algériens. Une grande responsabilité pèse aussi sur les financiers qui ont préféré faire des investissements immédiatement productifs dans le tiers monde et ailleurs plutôt qu'en Algérie, ainsi que sur les industriels qui ont craint de créer une industrie concurrente, sans parler des viticulteurs du Midi... Les Pieds-noirs ne peuvent en rien être rendus responsables de cette situation, car, que l'on sache, c'est bien aux Gouvernants à accomplir les réformes et à orienter l'économie et non point aux populations locales! D'aucuns avanceront qu'une industrialisation de l'Algérie avait été amorcée avec le fameux plan de Constantine. Mais trop tard, et au demeurant ce ne fut qu'un leurre vite torpillé par tous ceux que nous avons cités plus haut, qui n'avaient aucun intérêt au décollage industriel du pays.
Mais ne faut surtout pas négliger le rôle très important joué par l'Étranger dans la naissance, le développement et le soutien des organisations terroristes algériennes dès la fin de la 2° Guerre mondiale. Rappelons la constitution du "panarabisme islamique" contre la France au Moyen Orient depuis 1940 avec bien entendu le soutien de l'Angleterre (éviction de la France de Syrie). Son action se manifesta en Algérie par le déclenchement en 1945 de foyers de révolte dans toute l'Algérie, dont la quasi- totalité fit long feu en raison du loyalisme des populations. Seul, le soulèvement dans la Constantinois, où le travail des islamistes religieux (les oulémas) avait été particulièrement important, prit de l'ampleur et se traduisit par de nombreux assassinats d'européens. Mais il fut vite et durement maté, notamment à Sétif; cependant la répression fut loin d'atteindre à l'horreur décrite complaisamment par les médias de gauche et les ennemis de la France. L'action antifrançaise de l'arabisme islamiste du moyen orient (Egypte en particulier) ne s'en poursuivit pas moins souterrainement, jusqu'au coup de tonnerre du 1° Novembre 1954, avec l'aide financière et l'appui logistique des pays arabes et de l'Amérique ainsi qu'avec le soutien toujours présent, jusqu'à la fin, de "l'intelligence service" de nos "bons amis" britanniques Toutes les organisations algériennes politiques, religieuses, ouvertes ou clandestines, ont été constamment nourries, irriguées en armes, munitions et propagande par les pays arabes, les services anglais, les financiers américains, sans oublier les "porteurs de valise" français (idéologues chrétiens ou marxistes-léninistes) dont certains, hélas, étaient Pieds-noirs.
Les promoteurs de la Révolution du 13 Mai 1958, dont je m'honore d'avoir été l'un des sept initiateurs, soutenus par des officiers lucides de retour d'Indochine, avaient compris les raisons profondes de la Guerre d'Algérie. Aussi, voulant agir dans le domaine où il leur était possible de le faire (le politico-militaire), se sont-ils hâtés de proclamer, dès leur éphémère prise de pouvoir , que tous les habitants de l'Algérie de souche autochtone seraient désormais des "citoyens à part entière" et qu'ils devraient participer conjointement avec ceux de souche européenne à l'évolution de leur pays natal - ( ndlr : à l'époque on était dans l'ignorance des non dits du Coran de Médine). Et il faut l'avoir vécu pour le croire, ce fut un immense enthousiasme, une énorme clameur, un déferlement dans les rues et sur le Forum d'Alger, puis comme une traînée de poudre dans toutes les villes et villages d'Algérie, de populations algériennes venues exprimer leur joie, leur approbation à ce tournant politique. Enfin la France avait compris! Dans le même temps l'Armée française réduisait définitivement et totalement, les dernières bandes armées qui tenaient le maquis. Tout était devenu politiquement possible et les erreurs du passé pouvaient être rattrapées. La France était victorieuse et elle allait pouvoir accorder un statut juste et acceptable pour tous! En vérité la prétendue victoire sur le terrain militaire dont s'est glorifiée l'A.L.N. n'est qu'un mensonge grossier propagé avec complaisance par les "bradeurs" pour justifier leur inqualifiable abandon et leur capitulation inconditionnelle et précipitée à EVIAN .
Certes, la solution de l'Algérie Française, de Dunkerque à Tamanrasset, était difficilement réalisable dans le cadre d'une Constitution jacobine qui aurait fait des députés algériens en trop grand nombre, car représentant une population en pleine expansion démographique, les arbitres de la politique nationale française. Mais le départ pur et simple, dans la hâte, de la France et du million de Français d'Algérie, surtout après l'éradication totale des bandes armées, était, lui, absolument inconcevable et criminel.
C'est pourquoi, ayant l'intuition du drame qui se préparait, j'ai essayé avec 13 de mes collègues du Comité de Salut Public Algérie-Sahara du 13 Mai 1958 et l'appui de certains Officiers de faire prévaloir une 3° solution ("Manifeste des 14"), celle d'une large autonomie interne de l'Algérie dans le cadre d'une constitution fédérative de toutes les Provinces de France, ce qui eut amené un minimum de représentants Algériens de souche ou d'origine européenne au Parlement et eut évité la révolte et l'exode massif d'une population française dupée, trahie, livrée sans défense en 1962 au couteau d'une minorité de terroristes battus sur le terrain mais soudain réhabilités politiquement et remis en selle par De GAULLE .
Notre tentative n'eut pas de lendemain. Le plan de De GAULLE, prémédité depuis longtemps, (discours de Brazzaville), devait se développer inexorablement....Nous fûmes vilipendés par les médias comme "activistes"(voir les articles du "MONDE"), marginalisés par les autorités inquiètes de voir se développer un projet qui n'entrait pas dans ses plans; enfin, il faut le dire, nous fûmes peu soutenus par des compatriotes obnubilés par l'utopie d'une Algérie Française intégrale.
Ainsi, ce fut la pire des solutions, la solution impensable, celle du désengagement volontaire, total et brutal, qui fut choisie pour le malheur de tous, des Pieds noirs, de la masse des Algériens soumis aux menaces des terroristes, des Harkis et des Soldats morts pour rien. L'on a beaucoup glosé sur les raisons de la décision de De GAULLE : pression des financiers mondialistes, mépris à l'égard des arabes (selon le témoignage de Peyrefitte), haine des Pieds noirs pour leur prétendu pétainisme passé ou tout simplement décision implacable d'un chef d'État voulant acquérir dans l'Histoire la stature de "libérateur des peuples" (ce qui a été confirmé par la suite dans son discours pour le "Québec libre")? On ne le saura peut-être jamais. Mais en tout cas ce fut une vilenie et un parjure, le parjure d'un homme qui, porté au pouvoir pour accomplir une symbiose entre l'Algérie et La France, a réalisé le contraire de ce qu'il s'était engagé à faire et a été à l'origine de beaucoup de larmes et de sang!
L'O.A.S. a été la dernière tentative d'une population trahie et désespérée pour sauver sa terre natale et son existence. L'entreprise était certes vouée à l'insuccès eu égard à la puissance des forces liguées contre elle, mais elle se comprend et se justifie. Quoiqu'il en soit, ses actions violentes ponctuelles, limitées en nombre, dirigées essentiellement contre les égorgeurs du FLN, les "bradeurs" et les "barbouzes" ou les agents de "l'intelligence service", sont à mille lieux d'atteindre à l'horreur du terrorisme aveugle du FLN. L'O.A.S. a été vilipendée et le FLN glorifié! Mais ne sait-on pas depuis longtemps que les terroristes qui réussissent sont traités en héros tandis que ceux qui échouent sont voués aux gémonies?
Trente cinq ans après les événements, au moment où l'on s'apprête à donner l'autonomie à Tahiti, à la Nouvelle Calédonie et peut-être à la Corse, et pourquoi pas à la Savoie et à la Creuse dans le cadre d'une Europe des Régions, l'on peut mesurer tout ce que notre solution confédérale eut permis: conservation de l'influence française, culturelle et linguistique, contrôle des richesses pétrolières sahariennes, évolution économique plus harmonieuse de l'Algérie sans régression sociale, maintien de l'essentiel des liens politiques avec la France , participation des Européens d'Algérie à la gestion de leur terre natale. Et nous ne savons que trop ce qu'elle eût évité : exil massif du peuple Pied-noir, misère et régression socio-économique en Algérie pourvoyeuse d'intégrisme musulman et conduisant à une émigration maghrébine incontrolable vers la France, ruineuse pour pour notre pays, naissance d'un Islam intégriste et terroriste s'étendant en tache d'huile dans nos villes et maintenant dans nos campagnes. Les banquiers, les maîtres de forge, les managers des multinationales et les politiciens, qui se croyaient "avisés", prétendaient préserver la France de l'invasion arabe en larguant l'Algérie ! Beau résultat en vérité ! Avec la bénédiction des associations antiracistes et des "collectifs" de grandes âmes humanistes imbéciles, plus de six millions de musulmans immigrés sont installés dans notre pays, la loi de la jungle règne dans de nombreuses zones de non-droit (français), des mosquées s'érigent partout jusque dans la France profonde, le terrorisme islamiste est puissamment implanté et prêt à entrer en action, bientôt des Maires et des Députés issus de l'émigration algérienne s'installeront dans nos communes, en attendant la "République Islamique Française" tant annoncée par les imams...
Nous avons perdu une bataille contre toutes les puissances liguées, de l'intérieur et de l'extérieur, qui ont largué le patrimoine français en Algérie. Que les Anciens continuent de pleurer le Pays perdu.... mais que les Jeunes de chez nous fassent en sorte aujourd'hui de gagner la guerre politique au besoin dans la rue contre ces mêmes puissances prêtes à vendre la France au mondialisme sans frontières, car demain il n'y aura plus pour eux de bases de repli... Mais cela est une autre histoire.
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Un mea culpa qui honore son auteur....Nous dirons seulement que la différence de comportement entre l'Afrique du Sud et l'Algérie est uniquement due à la religion...Tout s'explique quand on souligne que les dirigeants de l'ANC sont chrétiens, religion de l'Amour et du Pardon, tandis que ceux du FLN algérien ont été les vecteurs d'une religion de haine.... et de suprématie universelle par la force. Tout est là....
Le Webmaster
Malheureusement, nous n'avons pas eu un Mandela en 62
Mandela Nelson est mort. Le monde va saluer sa vie, son œuvre, son sourire, sa mort et sa philosophie. Et nous Algériens ? Faire de même dans la longue procession de l'hommage. Mais au-delà ? Un regret secret, une amertume. Le chroniqueur l'avait écrit un jour : Et si on avait eu Mandela en 62 et pas Benbella ? Et on avait eu la Vérité avant la Réconciliation et pas la Réconciliation sans la vérité, comme avec Bouteflika ? Et si.
On ose alors le tabou parce que c'est un grand rêve éveillé : une Algérie qui n'aurait pas chassé les Français algériens mais qui en aurait fait la pointe de son développement, de son économie et la pépinière de sa ressource humaine. Une Algérie de la couleur de l'arc en ciel.
L'Afrique du Sud de Mandela a eu son OAS, ses Pieds noirs, ses colons, ses fermiers blancs, ses radicaux noirs, ses traîtres, ses torturés et ses Aussarresses et ses Larbi Ben M'hidi. Sauf qu'avec Mandela le choix avait été (ndlr: après la victoire) de faire passer le pays avant les procès et les vengeances et de construire, en ouvrant les bras. La valise ou la mort n'était pas le slogan de Mandela malgré l'histoire douloureuse de cet homme touché dans sa chair, et l'histoire des siens tués, torturés, assassinés.
L'homme avait une vision que nous n'avons pas eue et a sauvé son pays de la guerre civile et des tueries et des grandes vanités chauvines. Le «62» de l'Afrique du Sud, par cet homme, n'a pas connu sa crise de l'été, les guerres fratricides entre clans, les massacrés de Oued Sly, ni les coups d'Etat cycliques ni la main mise des casernes et des polices politiques sur le pays. Parce que Mandela voyait loin, les Blancs n'ont pas été chassés et massacrés ou exclus au nom d'Allah ou de l'identité. Les chars n'ont pas roulé vers la capitale de ce pays pour y violer la légitimité et on n'aurait pas cédé à l'illusion du socialisme, nous n'aurions pas été malades du butin et du bien-vacant et nous aurions évité les révolutions agraires et futiles qui ont détruit la propriété et la valeur du travail et notre patriotisme n'aurait pas été dégradé en propagandes et persécutions. Un Mandela algérien nous aurait évité la seconde guerre des années 90, sa fausse conclusion par référendum risible et un président à vie, unique dans le monde, parce que un Mandela algérien aurait imposé la dignité des deux mandats et pas plus.
Nous aurions fait les bons choix, nous aurions jeté les armes, les machettes dans l'océan, nous aurions choisi de sourire à l'adversaire et pas de l'assassiner et nous aurions fait coïncidé, chaque jour venant, le mot liberté et le mot libération. Un Mandela algérien nous aurait appris que la violence subie n'est pas nécessaire à rendre, justement pour casser le cycle.
Un Mandela algérien nous aurait évité le pays actuel, ses mauvaises convictions, nos mauvais jours et des molles dictatures et ses gabegies. Nous aurions perdu moins de vies et moins de temps et nous aurions été un grand pays. Car cet homme est l'un des très rares à avoir donné sens à la décolonisation. Toutes les autres épopées ont mal fini : la décolonisation glorieuse y a été menée à la dictature hideuse ou sournoise. Au massacre, aux caricatures sanguinaires et au sous-développement. C'est dire que l'on ne décolonise pas avec les armes, mais avec l'âme. Décoloniser n'est pas vaincre le colon mais le démon en soi. Adieu l'homme au sourire qui dénoue.
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Le Pétrole saharien qui a fait le malheur de l'Algérie et de la France ?
Dans un très important article publié par le site http://www.algeria-watch.de/fr/article/analyse/malti_nationalisation.htm
Mr Hocine Malti ex vice-président de la SONATRACH, (société nationale algérienne pour la prospection, le tranport et la commercialisation du pétrole algérien) fait l'historique du pétrole algérien depuis sa découverte jusqu'à aujourd'hui et il constate plusieurs choses très importantes
1 - la manne pétrolière n'a profité qu'aux privilégiés de la nomenclatura et n'a servi ni à moderniser le pays ni à améliorer le niveau de vie des populations
2- le pétrole saharien est responsable de la prolongation de la guerre d'Algérie
3 - le gouvernement algérien actuel est en train d'abandonner aux américains sa souveraineté sur le pétrole (prospection, transport et commercialisation) rendant obsolète la fonction de la SONATRACH
Et il se demande, sans pouvoir conclure, si le pétrole a fait le bonheur ou le malheur de l'Algérie ?
Voici d'ailleurs la conclusion de son article
Conclusion
Que dire en conclusion de tout cela ? Beaucoup de corruption, beaucoup de rapaces autour de la manne pétrolière et bientôt peut être dépossession du peuple de sa souveraineté sur ses richesses naturelles ; tel est l'état des lieux peu agréable du secteur des hydrocarbures depuis 1962.
On sait aussi que la rente pétrolière n'est que l'arbre qui cache la forêt de l'économie nationale : 98% des recettes en devises du pays en proviennent. Sous couvert de richesse, c'est la faiblesse du pays que cette rente camoufle. Imaginons l'inimaginable. Que deviendrait l'Algérie si demain le pétrole venait à cesser de couler. Pourrait-elle survivre, voire exister grâce aux 2% de recettes restantes ? Mais cet inimaginable finira, un jour par arriver. Quelle sera ce jour la situation du pays ?
Allons plus loin et demandons nous qu'aurait été l'Algérie, si elle n'avait jamais eu de pétrole ? Se serait-elle tournée vers le tourisme comme les Tunisiens, ou vers le commerce comme les Syro-libanais ? Est-ce que les Algériens se seraient orientés vers les richesses de la mer comme les Grecs ou seraient-ils devenus industrieux comme les Turcs ? C'est bien sur de la fiction, mais elle illustre le fait que d'autres peuples, sans pétrole, ne s'en portent pas plus mal; peut être même sont-ils plus heureux.
Rajoutons à ce tableau le fait que la guerre d'indépendance qui aurait pu se terminer au début de 1956, a duré six ans et demi de plus en raison de la découverte de pétrole, cette année-là précisément.
Quand nous additionnons tout cela, avouez qu'il y a de quoi se demander où se trouve la réponse au dilemme shakespearien, objet de ce propos : le pétrole a-t-il fait le bonheur ou le malheur du peuple algérien ? A chaque lecteur de donner sa réponse .
Hocine MALTI, ex-vice président de la SONATRACH
A la suitte de cet article Pierre Barisain-Monrose a envoyé un courriel au journal : Dans son article sur les effets positifs ou négatifs du pétrole algérien sur le sort des Algériens eux-mêmes, l'ex-Vice-Président de la SONATRACH écrit, le 12/02/06:
"Rajoutons à ce tableau le fait que la guerre d'indépendance qui aurait pu se terminer au début de 1956, a duré six ans et demi de plus en raison de la découverte de pétrole, cette année-là précisément."
Pourrait-il expliquer cette phrase et y joindre les précisions historiques pour argumenter ses dires ? Et cela aussi bien du côté Français que du côté FLN.
Pierre Barisain-Monrose. 83700 Saint-Raphaël
Monsieur
Après avoir transmis à M. Malti votre question, il nous a envoyé cette réponse que nous vous transmettons
LA DECOUVERTE DE PETROLE ET LA DUREE DE LA GUERRE D'ALGERIE
C'est en janvier 1956 que le pétrole a été découvert pour la première fois au Sahara, à Edjeleh, dans la région d'In Amenas, Fort Polignac à l'époque. La découverte du plus grand champ pétrolier algérien, Hassi Messaoud est intervenue en juin de la même année. Auparavant, en 1954, a eu lieu la première découverte d'hydrocarbures; il s'agissait d'une grosse accumulation de gaz qui a été trouvée à Djebel Berga, au sud d'In Salah. C'était là le premier grand gisement de gaz algérien dont les réserves étaient estimées à 100 milliards de mètres cubes, qui n'ont pu être exploitées par manque de débouché commercial.
C'est aussi, dès 1953, qu'ont été attribués les premiers permis de recherches à quatre grandes compagnies françaises : la Société Nationale de Recherche et d'Exploitation des Pétroles en Algérie (S.N.REPAL), la Compagnie Française des Pétroles - Algérie (C.F.P.A.), la Compagnie de Recherche et d'Exploitation Pétrolières au Sahara (C.R.E.P.S.) et la Compagnie des Pétroles d'Algérie (C.P.A.)
Par ailleurs, c'est en 1945 qu'avait été créé le Bureau de Recherches Pétrolières (BRP), un organisme public dont l'objectif était de mettre en place les conditions nécessaires pour aboutir à l'indépendance énergétique de la France et des territoires sous domination française.
Telle était, très brièvement résumée, la situation du secteur pétrolier français quand a été déclenchée la guerre d'indépendance algérienne, le 1er novembre 1954.
On se souvient que de grands espoirs avaient été fondés, tant du côté français que du côté algérien, sur le gouvernement Guy Mollet, qui avait affiché sa volonté de mettre fin à la guerre par des négociations. On se souvient aussi que l'on avait attribuée la reculade opérée par Guy Mollet, à l'accueil que lui avaient réservé les Pieds Noirs, en février 1956, lors d'une visite mémorable à Alger. C'est parce qu'il avait été bombardé de tomates, avait-on dit, qu'il avait fait volte face et procéder à la nomination de Robert Lacoste, un faucon, comme gouverneur général de l'Algérie, en remplacement du général Georges Catroux, supposé être une colombe.
Ceci n'explique cependant pas le changement de politique amorcé, plus tard, par le gouvernement socialiste, ni la ligne politique suivie par les différents gouvernements qui ont suivi, y compris celui du général de Gaulle. C'est la mise à jour de richesses pétrolières fabuleuses au Sahara, dès le début de cette année 1956, qui a constitué la véritable raison de la poursuite puis de l'intensification de la guerre, comme on allait s'en rendre compte plus tard.
Tout de suite après la première découverte à Edjeleh, on se mit à réfléchir au niveau des plus hautes autorités de l'Etat français sur la manière de séparer le Sahara du reste du territoire algérien et d'en faire une entité à part. C'est cette situation jugée inacceptable pour les Algériens qui fera capoter toutes les tentatives de règlement pacifique de la question algérienne, comme on disait à l'époque.
C'est ainsi que plusieurs idées, consistant à garder le Sahara sous juridiction française, furent émises tout au long de l'année 1956. Celle qui fut finalement retenue était d'en faire une entité politico-économique autonome, entretenant des liens très lâches avec les pays riverains, mais sur laquelle la souveraineté française serait encore plus accentuée qu'auparavant.
C'est Houphouët Boigny, futur président de la république de Côte d'Ivoire, alors ministre d'Etat du gouvernement Guy Mollet, qui élabora le projet définitif qui fut approuvé par l'Assemblée Nationale, le 29 décembre 1956. Cette initiative a, ensuite, fait l'objet d'une loi, promulguée le 10 janvier 1957, portant création de l'Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS). Dans son article premier il y est dit :
« Il est créé une Organisation Commune des Régions Sahariennes, dont l'objet est la mise en valeur, l'expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République Française et à la gestion de laquelle participent l'Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ».
La participation de l'Algérie à la gestion des zones sahariennes françaises démontre que le Sahara n'était déjà plus partie intégrante de l'Algérie. Mais ce n'est pas tout. Très vite, dans la foulée, était créé, en juin 1957, un ministère du Sahara, le titulaire du portefeuille étant également désigné délégué général de l'OCRS.
C'est le 7 août 1957 qu'allait intervenir, au plan juridique et administratif, la séparation définitive du Sahara du reste de l'Algérie. Depuis 1902 et jusqu'à cette date, le Sahara était administrativement constitué de quatre territoires du sud algérien, gouvernés depuis Alger par le gouverneur général de l'Algérie. En vertu des dispositions prises ce 7 août 1957, les quatre territoires du sud algérien étaient transformés en deux départements sahariens, intégrés au sein de l'OCRS, les départements des Oasis et de la Saoura. Ces deux départements constituaient le noyau des zones sahariennes de la République Française, visées à l'article premier de la loi de janvier 1957.
Le vocabulaire courant, celui de tous les jours, allait lui-même être changé. Dorénavant on allait désigner sous le vocable d'Algérie du Nord ( et non pas nord de l'Algérie ) la bande côtière et les Hauts Plateaux.
Les évènements survenus dans le courant de l'année 1956 ont également conforté l'idée de maintenir le Sahara sous souveraineté française.
La nationalisation du Canal de Suez par Gamal Abdel Nasser, suivie de l'attaque tripartite anglo-franco-israélienne contre l'Egypte avait créé des craintes chez les autorités françaises quant à l'approvisionnement en pétrole depuis le Moyen Orient. Il fallait donc développer très rapidement les gisements sahariens.
Le pétrole extrait de Hassi Messaoud fut, dans une première étape, transporté par camions citernes, pendant que l'on posait un premier pipeline d'évacuation appelé baby pipe entre Hassi Messaoud et Touggourt, qui fut achevé en décembre 1957. A compter de cette date, le pétrole allait être acheminé par wagons citernes, par la voie de chemin de fer reliant Touggourt à Annaba (Bône, à l'époque). Vinrent ensuite deux gros pipelines, l'un de Hassi Messaoud à Bejaia (Bougie), le second d'In Aménas à La Skhirra en Tunisie, pour évacuer le pétrole d'Edjeleh et Zarzaïtine.
Il n'est nul besoin de démontrer plus avant l'importance de la découverte de pétrole au Sahara et ses conséquences sur la conduite et la durée de la guerre. Il suffit de citer quelques chiffres seulement. La France importait quasiment 100% de sa consommation pétrolière avant 1956; cette dépendance n'était plus que de 90% en 1960, avant de tomber à 60% en 1962. De même, la balance commerciale était déficitaire avant l'arrivée du pétrole saharien, qui avait permis ensuite de faire une économie de l'ordre de 250 millions de dollars US, de l'époque, en 1960.
Comme nous l'avons souligné plus haut, c'est cette amputation du Sahara du territoire algérien qui allait constituer, jusqu'à la veille des accords d'Evian, la pierre d'achoppement de toutes les tentatives de règlement négocié de la question algérienne.
Plusieurs tentatives de négociation avec le FLN, puis le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) furent initiées par les différents gouvernements français de l'époque. Tour à tour Guy Mollet, Félix Gaillard, Pierre Pflimlin, puis surtout le général de Gaulle, ont fait des propositions publiques ou secrètes de règlement, allant de l'autonomie interne à l'indépendance totale. Aucune de ces propositions n'incluait le Sahara comme portion du territoire algérien. Il y eut même une proposition loufoque de maintenir sous souveraineté française le Sahara ainsi qu'un couloir large de plusieurs kilomètres, qui s'étendrait jusqu'à la côte méditerranéenne, à travers la Kabylie, pour garantir la sécurité du pipeline d'évacuation reliant Hassi Messaoud à Bejaïa; les deux autres régions, à l'est et à l'ouest de ce couloir devenaient indépendantes et devaient constituer l'Algérie.
Comme on le verra plus tard à Evian, le GPRA était disposé à faire des concessions quant à l'exploitation des hydrocarbures au Sahara par les compagnies françaises, à offrir toutes les assurances nécessaires pour cela, mais aussi et surtout à garantir l'approvisionnement de la France en pétrole. Il était, par contre formellement opposé à toute amputation du territoire algérien.
C'est finalement, le 5 septembre 1961, que le général de Gaulle annonçait au cours d'une conférence de presse et pour la première fois que les départements sahariens des Oasis et de la Saoura faisaient partie intégrante de l'Algérie. Après cela, les choses allèrent très vite; des négociations sérieuses entre le gouvernement français et le GPRA furent engagées et aboutirent, le 19 mars 1962, à la signature des accords d'Evian qui consacraient l'indépendance de l'Algérie.
Hocine Malti
Je vous prie de remercier Monsieur Hocine Malti (ancien Vice-président de la Sonatrach), pour sa réponse très détaillée.
A le lire, il semble donc que le sort des Français d'Algérie venait au second plan dans les préoccupations des gouvernements français successifs et que l'approvisionnement en pétrole de la métropole avec son corollaire, la souveraineté sur les zones sahariennes, primait tout le reste.
Mr H. Malti ne confirme ( ni n'infirme) l'information venant de Mr Delouvrier, selon laquelle le Gouvernement du général De Gaulle versait une somme importante au GPRA pour que le pipe-line reste intact, ce qui a prolongé la guerre, ne serait-ce qu'en permettant au FLN de s'armer et tenir.
Quoiqu'il en soit nous conclurons, nous, que le pétrole a vraiment fait le malheur des Algériens et des Français d'Algérie